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Monographie
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La Littérature inouïe :
Témoigner des camps dans l’après-guerre
Préface de Guido Furci
Presses universitaires de Rennes, 2022
Les survivants des camps nazis, dans leur grande majorité, n’ont été ni lus ni écoutés à l’époque de leur retour. Or de la centaine de récits de témoignage parus en France et en Italie au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ceux que l’on connaît aujourd’hui se comptent probablement sur les doigts d’une main.
Cet ouvrage nous replonge dans la période de l’immédiat après-guerre pour redonner une voix à ces rescapés qui ont écrit leurs souvenirs à chaud sous le coup d’une irrépressible pulsion de témoigner. Allant au-delà d’une simple constatation de l’indicible apparenté trop souvent à l’«impossibilité de dire», l’on découvre ainsi une multiplicité remarquable de techniques linguistiques et littéraires mises en œuvre par les survivants pour transmettre une part de leur vécu concentrationnaire à leurs lecteurs.
Il s’agit d’une étude essentielle sur les divers moyens d’expression d’une expérience de l’extrême, alors que nous entrons, au XXIe siècle, dans une nouvelle ère de bouleversements politiques.
Compte rendu par Brigitte Stepanov, Holocaust and Genocide Studies,
vol. 36, no 3, hiver 2022 [en anglais].
Compte rendu par Graziella De Matteis, Mémoires en jeu, no 19, automne 2023, p. 59-60.
Compte rendu par Kate Ferry-Swainson, French Studies, vol. 77, no 3, juillet 2023 [en anglais].
Compte rendu par Cécile Rousselet, Francia recensio, no 2, juillet 2023.
Compte rendu par Eva Raynal,
Acta Fabula, vol. 24, no 3, mars 2023.
Compte rendu par Cécile Rousselet, L’Intermède, mis en ligne le
28 février 2023.
Articles avec comité de lecture
« Transgressive Testimonies: French Survivors’ Early Writings on the Holocaust »
Ouvrage Lessons and Legacies, vol. 15: The Holocaust; Global Perspectives, National Narratives, Local Contexts (Northwestern UP), 2024
This chapter investigates the initial literary reasons why testimonies written by Jewish survivors were excluded from the official French national narrative of the Holocaust during the immediate postwar period (1945-1947). Thematic and formal characteristics are explored, revealing the cultural relevance of Jewish testimonies. It then examines how early literary stigmas regarding postwar writings persist to this day among Holocaust researchers.
« Environmental Violence and Natural Symbolism in Chava Rosenfarb’s The Tree of Life: An Ecocritical Approach to Holocaust Memory »
Revue Environment, Space, Place, vol. 15, no 2, automne 2023
Future prize-winning writer Chava Rosenfarb was seventeen years old when she was incarcerated in the Łódź ghetto. In 1972, she published The Tree of Life [Der boym fun lebn], a fictional chronicle of that experience of the Holocaust. In this three-volume epic novel, Rosenfarb narrates and interlaces the fates of ten Jewish families from pre-war Poland in 1939 to the liquidation of the ghetto in 1944. The “Tree of Life” is revealed to be the name given by the “ghettoniks” to an iconic cherry tree that stands in the shared backyard of a group of apartment complexes inhabited by many of the protagonists in the ghetto. Far from being an anecdotal presence, the cherry tree becomes the center of Rosenfarb’s reflections on the impacts of the environment on one’s physical and mental health.
In this article, The Tree of Life is analyzed from an ecocritical perspective to examine the interconnections between genocidal intent and environmental precariousness. The purpose of this article is to explore the links between genocide and ecocide within the framework of literary memory, while appreciating the relevance of Chava Rosenfarb’s representations of the Holocaust to our era of renewed ecological awareness.
« Le commentaire de Jean Cayrol pour Nuit et Brouillard d’Alain Resnais : Au confluent du témoignage et de l’intermédialité »
Revue Intermédialités, no 36, automne 2020
Cet article se consacre à l’apport du poète et résistant déporté Jean Cayrol au documentaire Nuit et Brouillard (1956) d’Alain Resnais en croisant les approches littéraire, testimoniale et intermédiale. S’inspirant de ce film classique comme étude de cas, l’enjeu principal de cette contribution consiste à examiner l’interaction entre texte et images de manière à interroger, à travers leur médium respectif ou par le fait de leur combinaison, les possibilités ainsi que les limites de l’expérience communicative de l’extrême.
« Mémoire musicale et réappropriation orale à Ravensbrück : Présentation d’une base de données intermédiale sur Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion »
Co-écrit avec Rémy Besson
Revue Intermédialités, no 36, automne 2020
À Ravensbrück à l’automne 1944, cachée dans une caisse d’emballage, l’ethnologue Germaine Tillion (1907–2008) écrivait une « opérette-revue » qui détournait des mélodies de l’époque afin d’aider ses codétenues à résister par le rire. À partir de cette oeuvre fondamentalement intermédiale, est-il possible d’analyser les processus de remémoration musicale et de résistance par le chant dans la création issue des camps de concentration? Il s’agit du mandat que s’est donné le projet de recherche interdisciplinaire « Mémoire musicale et résistance dans les camps. Autour de l’opérette-revue Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion ». Après une brève explication de ce que constitue cet objet étonnant qu’est Le Verfügbar aux Enfers, cette contribution indique les résultats du travail de l’équipe de recherche, puis effectue un compte rendu des deux publications collectives qui en ont découlé. Elle s’attache enfin à présenter les enjeux médiatiques entourant la dernière phase du projet de recherche, une base de données et une exposition virtuelle permettant aux usagers de consulter, d’écouter et de visionner les sources musicales de l’opérette-revue — au contraire des publications au format papier.
« L’intertextualité dans Le Verfügbar aux Enfers et d’autres témoignages concentrationnaires. Une comparaison entre les périodes d’incarcération et d’après-guerre »
Revue musicale OICRM, vol. 3,
no 2, 2016
Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion ne laisse pas de surprendre, à la fois par son contexte de rédaction que par son contenu. Si les citations musicales sont évidentes dans cette œuvre, la présence d’un intertexte littéraire est également perceptible et mérite d’être approfondie. Or, afin de bien mesurer le caractère particulier du Verfügbar aux Enfers, une analyse comparative s’avère nécessaire. Cet article se propose de se pencher sur l’intertextualité dans les textes concentrationnaires rédigés pendant deux périodes distinctes, l’époque de l’incarcération et celle de l’après-guerre. Cette contribution s’attache d’abord à une différence fondamentale entre ces deux périodes, celle de l’identité du lecteur. Il s’agira ensuite de s’interroger sur la manière dont cette caractéristique influence les procédés intertextuels utilisés dans les textes, opérant ainsi des transformations importantes d’une période de rédaction à l’autre.
« Transmission and Actualization of Memory in Nazi Camp Testimonies: The Role of the Reader »
The Lincoln Humanities Journal, vol. 3, 2015
This year, 2015, marks the 70th anniversary of the end of World War II. Now seven decades in the past, this war, and everything about it, is slowly settling into History. Today, we approach the subject from a different perspective than in 1945. Do people today believe that the lessons that we thought had been learned from World War II still concern us? Can we still approach the subject of the Nazi concentration and extermination camps and absorb a profoundly human lesson? Can we still understand and relate to the people behind the testimonies even though they belong to another era? I believe we can, and that is why the reader of the Nazi camp testimonies has a very important task. This article will address two aspects of the role concentration camp testimonies can play today. The first part will focus on selected elements revealed by those testimonies. The second part will examine the reader’s role today.
Articles de journaux
« Quand l’extrême rappelle l’utilité de la littérature »
Le Devoir, « Page Idées »,
27 janvier 2015
En ce 27 janvier, Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, qui marque également cette année le 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz par l’Armée rouge, et compte tenu du contexte québécois et canadien des compressions en culture, je me propose ici de faire coïncider ces deux sujets qui pourraient, de prime abord, sembler incompatibles.